Quelques plantes au fil des saisons

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Brochure reprenant la chronique botanique mensuelle




              Janvier

La végétation fonctionne au ralenti : les arbres, à part les résineux, sont dénudés, les plantes herbacées passent la mauvaise saison sous forme de graines ou d’organes souterrains (bulbes, tubercules ou rhizomes)…

            N’y aurait-il  rien à voir ? Que nenni ! 

            L’Héliotrope d’hiver a choisi de fleurir en décembre / janvier. C’est une plante cultivée qui se naturalise spontanément autour des zones habitées, comme ici sur le bord de la Loire. Les fleurs, mauve pâle, exhalent une odeur suave qui rappelle la vanille.

Héliotrope d’hiver
Héliotrope d’hiver

            La Pâquerette fleurit déjà, ou plutôt encore, contrairement à ce que laisse supposer son nom français (on est loin de Pâques !), mais en accord avec ce que suggère son nom latin, Bellis perennis, la toujours belle… En fait, cette espèce est visible toute l’année. Les feuilles, arrondies, permettent de différencier cette espèce d’une autre dont les fleurs sont très ressemblantes.

Pâquerette
Pâquerette

            Sinon, il faut fouiner dans l’herbe des pelouses et des prairies ou dans les parkings non loin de la passerelle de l’île Clémentine, pour débusquer quelques promesses pour les mois à venir. Ainsi, ces touffes d’herbes raides en gouttière, vert sombre marquées d’une ligne blanche annoncent la venue prochaine de la Dame d’onze heures. Et ces feuilles plaquées au sol, vertes tachées de brun ? Elles signalent la présence d’une orchidée, l’Orchis mâle, qui fleurira… dans deux mois environ !

Feuilles d’Ornithogale
Rosette d’Orchis mâle

Février

            Bien que les jours allongent, la flore est encore dans une léthargie profonde… Néanmoins, les choses commencent à bouger avec la floraison du Perce-neige. On ne le rencontre à l’état spontané en Loire-Atlantique que le long de la vallée de la Loire, descendu vraisemblablement du Massif Central.

Rassemblement de Perce-neige chemin de la Janière
Sépales blanc pur, pétales marqués de vertDans l’intimité de la fleur, 6 étamines jaunes entourant le pistil

  La fleur, jolie, blanche avec quelques ornementations vertes, a la redoutable mission d’attirer des insectes afin qu’ils assurent la pollinisation, c’est-à-dire le transport du pollen d’une plante à une autre. Or, en février, les insectes ne sont pas légion ! La littérature botanique signale tout de même quelques mouches, moucherons, abeilles précoces, qui font le job !

     Le Noisetier lui aussi entame sa floraison, mais, prudent, il préfère confier au vent plutôt qu’aux insectes son précieux pollen. Les organes jaunâtres, pendants, sont les inflorescences mâles dont les  étamines produisent un nombre phénoménal de grains de pollen. A maturité, ils s’envolent à la moindre risée sous la forme d’une poussière jaune. Chaque grain a une probabilité extrêmement faible de se coller sur un stigmate femelle rouge (fleurs mâles et femelles d’un même arbuste n’arrivent pas à maturité en même temps) mais ils sont tellement nombreux que la pollinisation réussit et que nous pouvons, quelques mois plus tard,  déguster des noisettes !

Fleurs mâles du Noisetier
Fleurs mâles et femellesLes jolis stigmates rouges de la fleur femelle

            On ne saurait ignorer le Mimosa dont la flamboyante floraison égaie la « grisaille » de février. Certes, ce n’est pas une plante autochtone : elle est originaire d’Australie. Mais elle a tellement enthousiasmé le public, lors de son introduction en Europe au 18è siècle, que les fleuristes l’ont largement cultivée et diffusée. Les fleurs très petites sont regroupées en inflorescences sphériques très odorantes, jaune vif. Les feuilles composées sont très élégantes avec leurs folioles très fines. Une dernière précision d’ordre botanique : le Mimosa dont il est question est en réalité un Acacia (Acacia dealbata), le terme Mimosa devant, en toute rigueur, être réservé à la Sensitive, Mimosa pudica, une plante dont les folioles se ferment au moindre effleurement… (vidéos sur internet)

Feuilles et fleurs du Mimosa

               Sur les pelouses, une sorte de Bouton d’or démarre sa floraison en ordre dispersé, la Ficaire. Comme le premier nommé, c’est une Renoncule mais nettement moins haute. Les feuilles étaient réputées comestibles autrefois, mais avant la floraison car ensuite, elles deviennent toxiques ! C’est sans doute la raison pour laquelle son usage est tombé dans l’oubli. Il lui reste son aspect esthétique, surtout quand elle arrive à conquérir une surface assez vaste, un peu plus tard en saison.

La Ficaire

Mars

La « star botanique » du mois est sûrement la Fritillaire, mais, en ce début mars, ses apparitions sont encore bien timides… En revanche, le Lamier pourpre démarre vigoureusement sa floraison, mais il ne faut pas hésiter à se mettre à quatre pattes pour en apprécier le charme !

Cette plante, de la famille des Lamiacées, est bien identifiable : la tige est carrée, les feuilles, opposées, sont décalées de 90° entre un niveau et les voisins. Les fleurs ont une gauche et une droite, elles sont symétriques par rapport à un plan vertical. Les pétales forment deux lèvres entre lesquelles s’engouffrent les butineurs pour déguster le nectar… Ils en ressortent plus ou moins repus, mais surtout chargés de pollen qu’ils transporteront sur d’autres fleurs.


La tige carrée des Lamiacées

Détail des fleurs

Bourdon à dos fauve en plein butinage

Une autre « bleuette » entame sa floraison, la Véronique de Perse. C’est une espèce originaire du Moyen-Orient, introduite à la fin du 19ème siècle et maintenant très commune partout. Elle constitue des coussins lâches de 30/40 cm de diamètre d’où émergent des fleurs d’un joli bleu violacé plus ou moins soutenu.

Véronique de Perse
Remarquer, à gauche, les feuilles ovales et dentées et sans pétiole. Les fleurs, solitaires, sont insérées à l’aisselle des feuilles par un long pédoncule. Remarquer également les quatre sépales

A droite, détail de la fleur où l’on devine deux étamines aux extrémités sombres, le pistil blanc et les quatre pétales (soudés), délicatement rayés de bleu.

Une plante très répandue en Loire-Atlantique, mais qui, apparemment, boude Sainte Luce : la Primevère commune. Elle est très présente sur les « hauts de Carquefou » mais, passée la route de Paris, on n’en trouve plus trace ! Cette espèce affectionne les terrains siliceux, les alluvions de la Loire ne le sont sans doute pas assez… Quant aux zones sauvages du nord de la commune, elles sont très réduites, envahies par les ronces ou occupées par les activités humaines.


Une touffe de Primevères bien identifiable à ses fleurs jaune crème pâle
et ses feuilles ridées gaufrées.

La fleur, grande (2/3cm), présente 5 pétales échancrés en cœur,
et marqués de jaune vif à la base.

Sortons des plantes herbacées et frottons-nous un peu, enfin pas trop car il est épineux, à un joli arbuste qui déploie sa magnifique floraison, par exemple dans le quartier de Islettes ! Saurez-vous le reconnaître ?

Réponse à la fin de la rubrique mars… (*)

Le mois de Mars avance, les prairies ligériennes sont de plus en plus envahies par la Fritillaire pintade, tellement abondante que les gens ont éprouvé le besoin de lui donner une multitude de noms, par exemple Mauve, Damier, Tulipe des prés, Bonnet d’évêque, ce qui est assez évocateur, mais aussi Gogane, dont l’étymologie, moins évidente, proviendrait du mot latin Cloca, qui signifie cloche.

Profusion de Fritillaires pintades à Sainte-Luce
Sur le trio ci-contre, les particularités de la plante sont visibles :
– feuilles étroites en lanière
– six pétales identiques, dont la ressemblance avec le plumage de la pintade ou un damier est nette
– une seule fleur par hampe en principe…

Hampe à deux fleurs, ce qui n’est pas rare…

Une petite plante mauve accompagne très souvent la Fritillaire, la Cardamine des prés. C’est une espèce de la famille du chou (Brassicacées), très reconnaissable à ses quatre pétales disposés en croix, d’où l’ancien nom de la famille, Crucifères.

* Il s’agit du Prunellier

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