Les plantes de mars

Violette odoranteLamier pourpre
Cymbalaire des muraillesVéronique de Perse
SaulePrimevère commune
PrunellierFritillaire pintade
Cardamine des prés

La « star botanique » du printemps (la Fritillaire) est encore balbutiante en ce début mars… En revanche, de petites et humbles espèces démarrent vigoureusement leur floraison. C’est le cas de la Violette odorante, très présente en bord de Loire dans les zones arborées.

Remarquer la forme des feuilles, arrondies et échancrées à l’insertion du pétiole, les cinq pétales disposés symétriquement, les étamines oranges enserrant le style et enfin le pédoncule très incurvé, les sépales verts, et l’éperon, de la même couleur que les pétales. Dommage qu’il ne soit pas possible de visualiser le parfum de cette jolie violette !

Le Lamier pourpre, très commun, est bien identifiable : la tige est carrée, les feuilles, opposées, pourprées au sommet, sont décalées de 90° entre un niveau et les voisins. Les fleurs ont une gauche et une droite, elles sont symétriques par rapport à un plan vertical. Les pétales forment deux lèvres entre lesquelles s’engouffrent les butineurs pour déguster le nectar… Ils en ressortent plus ou moins repus, mais surtout chargés du pollen qu’ils transporteront sur d’autres fleurs. Ces particularités sont typiques de la famille des Lamiacées.

On voit sur la photo ci-dessus trois des quatre arêtes de la tige et le décalage des feuilles consécutives. Les fleurs ont deux lèvres, la supérieure revêtue d’une délicate pilosité, l’inférieure ornée de points roses…


Une petite espèce très décorative, d’origine méditerranéenne, embellit les vieux murs : la Cymbalaire des murailles, encore appelée Ruine de Rome, en raison sans doute de sa prédilection pour les rochers et les vieux murs.

Les tiges sont grêles, rougeâtres, rampantes comme si elles exploraient le milieu. Les feuilles sont presque circulaires, avec des lobes peu accentués.

Les fleurs, bleu violacé marquées de jaune, auront des couleurs plus éclatantes un peu plus tard en saison.


Une autre « bleuette » entame sa floraison, la Véronique de Perse. C’est une espèce originaire du Moyen-Orient, introduite à la fin du 19ème siècle et maintenant très commune partout. Elle constitue des coussins lâches de 30/40 cm de diamètre d’où émergent des fleurs d’un joli bleu violacé plus ou moins soutenu.

Remarquer, à gauche, les feuilles ovales, dentées et sans pétiole. Les fleurs, solitaires, sont insérées à l’aisselle des feuilles par un long pédoncule. Remarquer également les quatre sépales. A droite, détail de la fleur où l’on devine deux étamines aux extrémités sombres, le pistil blanc et les quatre pétales (soudés), délicatement rayés de bleu.


Ce bel arbre, auréolé de jaune d’or, est un Saule, espèce pourtant peu réputée pour sa floraison !

Les responsables de cette flamboyance ? Les chatons de fleurs mâles que porte chaque rameau ou presque.

Chaque filet blanc terminé par un petit sac jaune est une étamine, qui produit donc du pollen. Le saule a « choisi » de confier son pollen au vent, la fleur mâle est réduite à sa plus simple expression.
D’autres saules ont des chatons verts, constitués d’organes renflés à la base, prolongés d’un col et terminés par un point noir : ces trois éléments sont respectivement l’ovaire, le style et le stigmate de la fleur femelle.
Conclusion qui s’impose : il existe des saules femelles et des saules mâles !


Une plante très répandue en Loire-Atlantique, mais qui ne boude plus Sainte Luce en 2022 : la Primevère commune dont une touffe s’est installée sur le bord du chemin entre le château et la rue d’Anjou.

Les feuilles sont atténuées à la base c’est-à-dire plus étroites. Quant aux fleurs, elles sont grandes (2/3 cm), avec cinq pétales échancrés et marqués d’une tache jaune vif à la base.


Sortons des plantes herbacées et frottons-nous un peu, enfin pas trop car il est épineux, à un joli arbuste qui déploie sa magnifique floraison, par exemple dans le quartier de Islettes ! Saurez-vous le reconnaître ?

Réponse à la fin de l’article… (*)


Le mois de Mars avance, les prairies sont de plus en plus envahies par la Fritillaire pintade, tellement abondante que les gens ont éprouvé le besoin de lui donner une multitude de noms, par exemple Mauve, Damier, Tulipe des prés, Bonnet d’évêque, ce qui est assez évocateur, mais aussi Gogane, dont l’étymologie, moins évidente, proviendrait du mot latin Cloca, qui signifie cloche.

Profusion de Fritillaires pintades à Sainte Luce
Sur le trio ci-contre, les particularités de la plante sont visibles :

– feuilles étroites en lanière ;

– six pétales identiques, dont la ressemblance avec le plumage de la pintade ou un damier est nette ;

– une seule fleur par hampe en principe…
…mais des dérogations sont permises !


Une petite plante mauve accompagne très souvent la Fritillaire, la Cardamine des prés. C’est une espèce de la famille du chou (Brassicacées), très reconnaissable à ses quatre pétales disposés en croix, d’où l’ancien nom de la famille, Crucifères.

La Cardamine des prés, dont les feuilles sont divisées en fins lobes allongés

* Il s’agit du Prunellier

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