Les plantes de novembre

Chêne d’AmériqueLiquidambar
Ginkgo biloba Cyclamen de Naples
Séneçon du Cap Herbe aux mites 

La raréfaction d’espèces encore présentables, déjà constatée en octobre, s’accentue inexorablement… Néanmoins, quelques végétaux ont un sursaut coloré avant la pause hivernale, appelé parfois « été indien ».

Le Chêne d’Amérique fait partie de ces arbres qui connaissent un flamboiement de leur houppier avant la chute des feuilles.


On le reconnaît à ses fruits, ce sont de petits glands, évidemment ! Ses feuilles sont découpées en lobes profonds et pointus. Chez les chênes européens, les lobes sont arrondis.


La coloration automnale ocre rouge est remarquable.


Un autre arbre, de plus en plus présent, originaire lui aussi d’Amérique du nord, nous offre un feu d’artifice coloré : le Liquidambar ou Copalme.


Quelques caractères permettent d’identifier le Liquidambar en dehors de sa période de flamboyance :


– les rameaux, les branches sont ornés d’épaississements de liège qui leur donnent un aspect crevassé.


– les feuilles sont découpées et présentent cinq lobes. En automne, elles se colorent en en pourpre sombre puis en rouge orangé, enfin en jaune avant la chute.


– les petites boules hérissées de piquants sont les fruits qui persistent en hiver .


L’Arbre aux 40 écus, peut-être plus connu sous son nom scientifique, Ginkgo biloba, est un végétal étonnant à plus d’un titre : d’abord, il tutoie l’immortalité !
L’âge d’un spécimen fossilisé a été évalué à 200 millions d’années, et il ressemble beaucoup à l’espèce actuelle. Darwin lui-même a qualifié le Ginkgo de « véritable fossile vivant » ! Sur le plan de la durée de vie individuelle, le Ginkgo est aussi très bien placé, certains individus, en Chine, dépassent les 3000 ans.
C’est la seule plante rescapée de la catastrophe d’Hiroshima : elle ressuscita d’un sol dévasté 8 mois après l’explosion nucléaire.

C’est bien sûr une espèce importée. On dit que cinq pieds mâles auraient été achetés en Angleterre pour la somme de 40 écus…

Il existe donc des individus mâles et des individus femelles. Il est probable que les jardiniers horticulteurs favorisent les mâles, car les sujets femelles produisent des fruits dont l’odeur de vomissure est intolérable quand ils sont mûrs…

Le Ginkgo est utilisé comme arbre d’alignement, à Nantes, à Carquefou, juste en arrière de la route de Paris, mais apparemment pas à Ste Luce. Le spécimen ci-contre est lucéen mais seul, sur une pelouse de lotissement, probablement planté par un particulier.

L’Arbre aux 40 écus est particulièrement élégant et décoratif par la forme de ses feuilles et leur couleur à l’automne.

Le qualificatif d’espèce (biloba) fait allusion aux feuilles, en éventail et divisées en deux lobes, mais ce caractère n’est pas toujours bien visible, surtout chez les spécimens jeunes.


Le long de l’allée boisée, entre la rue de la Loire et le parc de la Verdure, une jolie touffe de Cyclamen de Naples, a choisi de s’épanouir, sur le tard.

Cette petite espèce est très décorative avec ses fleurs perchées à l’extrémité d’un long pédoncule incliné vers le sol. Les pétales sont rabattus vers l’arrière, les botanistes disent qu’ils sont réfléchis.

Lorsqu’on examine la fleur par dessous, on voit la pliure des pétales marquée d’une tache rose foncé et flanquée de deux dents, et, ensuite, la soudure de ces pétales en une sphère rose pâle. Au centre, apparaissent les étamines jaunes.

Les dix dents, bien visibles sur la photo de droite, caractérisent le Cyclamen de Naples, très cultivé et naturalisé.


Le Séneçon du Cap forme des touffes assez volumineuses dans lesquelles on distingue des feuilles longues et étroites, bordées de dents très fines. Les fleurs jaunes, en réalité des inflorescences, surmontent l’ensemble, et elles sont observables pratiquement toute l’année.

L’appellation Séneçon du Cap fait référence au Cap de Bonne Espérance, à l’Afrique du sud dont la plante est originaire. Elle a été introduite en France dans les années 1930 à la faveur d’importation de laine de mouton. Celle-ci emprisonnait des graines qui se sont échappées lors des transports par chemin de fer et routes, tant et si bien que la plante s’est naturalisée en France à partir des réseaux ferré et routier.


Une autre espèce joue les prolongations automnales, rue de la Bournière : c’est l’Herbe aux mites ! Certes son nom n’est pas très flatteur, mais elle exerce une certaine séduction… Sur la photo ci-dessous, on voit une fleur fanée, une ouverte et des boutons, donc des fleurs en devenir. Peut-être attendent-elles décembre !

Une petite incursion dans le centre de la fleur : le long fil terminé par une petite boule, c’est le style et le stigmate, donc les éléments femelles de la fleur. Ce qu’il ne faut pas rater, c’est la délicieuse pilosité fine et violette qui entoure les étamines !

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